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quartier de monthoux

Accompagnement HPE

 


 

Vue des bâtiments du quartier de Monthoux avec un stand d'information animé par Terragir.

 

 

Contexte

 

Le quartier Monthoux, c’est le plus grand ensemble Minergie en Suisse romande lors de son inauguration en 2007. Il est composé de quatre bâtiments identiques, dont trois en HLM et le dernier en PPE.

 

Pendant les quatre premières saisons hivernales, les bâtiments HLM consomment systématiquement 40% de plus de gaz pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire que le bâtiment en PPE. La surconsommation représente une émission de 400 tonnes de CO2 et une dépense totale de CHF 150’000.– en 4 ans.

 

Pour comprendre et résoudre ces différences, la commune de Meyrin a mandaté Terragir – énergie solidaire pendant l’hiver 2011-2012.

 

 

Méthodologie

 

Un ensemble d’approches différentes a été proposé, incluant le réglage des chaufferies, le réglage des vannes individuelles chez les locataires se plaignant du chaud ou du froid, ainsi que l’organisation d’une semaine de l’énergie dans le quartier avec activités pour les enfants et posters géants pour les parents. Tous les soirs, deux spécialistes étaient présents au pied des immeubles pour expliquer le fonctionnement du chauffage au sol et le principe des bâtiments Minergie.

 


 

Consommations de gaz en MWH/an, pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire (ECS), pour la moyenne des 3 bâtiments HLM en comparaison avec le bâtiment PPE sur 4 saisons de chauffe.

 

 

Différence entre un réglage bien adapté (à droite) et un réglage mal adapté  (à gauche).
Bâtiment HLM n°36: températures de départ de l’eau chaude des circuits de chauffage au sol (Tch) pour le bâtiment HLM (n°36), AVANT (du 31 janvier au 22 février) et APRES (du 22 février au 23 mars 2012) la modification des réglages chaufferie, en fonction de la température extérieure.



 

Résultats


Les surconsommations s’expliquaient finalement par un réglage inadapté des chaufferies des trois bâtiments gaspilleurs, en comparaison avec un réglage bien adapté dans le bâtiment économe.

 

En effet, le réglage des chaufferies détermine à quelle température l’eau chaude est envoyée dans les appartements (chauffage au sol). Le chauffagiste règle ainsi deux paramètres: «le seuil» et «la pente». «Le seuil» est la température minimale de la température de l’eau qui quitte la chaudière pour chauffer les logements. «La pente» représente l’augmentation de la température de l’eau en fonction de la température extérieure (le plus il fait froid, le plus l’eau de départ sera chaude).

 

La modification des réglages apporte un changement spectaculaire. Avant de modifier les réglages, la chaufferie fournit de l’eau a des températures excessives (dépassant régulièrement les 40°C) et la température de l’eau distribuée dans les sols est mal corrélée avec la température extérieure, de jour comme de nuit. Avec les nouveaux réglages, les résultats sont conformes aux attentes.

 

 

Conclusions


  1. Les surconsommations observées dans les trois bâtiments étudiés proviennent en grande partie du fait que les chaufferies étaient programmées pour surchauffer les appartements.

  2.  Ce problème a été facilement corrigé, il suffisait de reprogrammer les paramètres de consigne au niveau de la chaufferie.

  3. La «programmation en mode surchauffe» peut être imputée en partie au souci du chauffagiste de répondre aux demandes de quelques habitants se plaignant du froid.

  4. La sensibilisation des habitants est essentielle pour se familiariser avec les particularités des bâtiments Minergie (en particulier le système de ventilation double flux et le chauffage au sol), ainsi que pour éviter les gaspillages liés aux comportements énergivores.

 

Le problème de surconsommation des bâtiments labellisés Minergie est maintenant bien connu à Genève. L’expérience de Monthoux semble indiquer que la formation et la sensibilisation des chauffagistes est indispensable pour réduire ces surconsommations.

 

La présence d’une personne dans l’immeuble qui est sensible à la problématique, qui sait paramétrer la chaufferie et qui prend la peine de sensibiliser ses voisins a permis au bâtiment PPE de consommer beaucoup moins que les trois autres – et nous a grandement aidé à réaliser ce travail passionnant.

 

Le rapport complet peut être téléchargé ici >